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18 juin 2015

#Bleue.

Florence Hinckel
#Bleue
Syros (Soon) - 2015
257 pages
15€90


Silas vit dans une société où tout est fait pour vivre sereinement. Chaque jour, la Cellule d’Éradication de la Douleur Émotionnelle efface les souvenirs douloureux. Plus de deuil ou de dépression, juste un point bleu au poignet comme signe d'une souffrance évitée. Sur le Réseau, les gens partagent tous leurs faits et gestes, « veillant » les uns sur les autres. Silas est un grand romantique : il préfère garder pour lui les moments intenses de sa relation avec l'incandescente Astrid... Mais quand sa petite amie se fait renverser par une voiture, il est immédiatement emmené par les agents de la CEDE. Pour oublier.


Mon avis :

La Cellule d’Éradication de la Douleur Émotionnelle permet à chacun de ne plus souffrir suite à un choc émotionnel. Elle est obligatoire pour les mineurs qui sont jugés inaptes à la tolérance d'une trop grande douleur, et facultative pour les adultes.
Lorsque Astrid, la copine de Silas, se fait renverser par une voiture, il se faire emmener sans attente à la CEDE. Pour lui, sa mort n'est désormais qu'un lointain souvenir, il ne ressent aucun sentiment négatif lié à cette perte. Tout va bien dans le meilleur des mondes...

Dès le résumé, j'ai adoré le thème de l'histoire et j'étais curieuse de voir jusqu'où l'auteure pouvait aller. Je n'en suis pas du tout déçue ! Ça aurait pu être bien plus approfondi mais, pour un roman jeunesse, le principal est là et on voit très bien ce que veut faire passer l'auteure.
Une vie sans douleur émotionnelle est forcément quelque chose que l'on souhaite tous plus ou moins. Au moindre choc, on se fait oblitérer et tout va pour le mieux. On peut y voir une question de facilité mais aussi, simplement, une belle façon de vivre. Mais est-ce qu'il est réellement mieux de vivre sans aucune douleur émotionnelle ? À travers ses personnages, j'ai trouvé que l'auteure pesait parfaitement le pour et le contre, et la conclusion en devient même évidente.
Silas et quelques autres personnages se font oblitérés. D'autres non, volontairement. Grâce à ça, on a des points de repères et de comparaisons. On se rend mieux compte de chaque situation et j'ai trouvé que l'auteure donnait de bons arguments qui font grandement réfléchir.
La fin n'a par contre aucune réelle surprise mais le sujet est captivant. Une autre approche du bien-être, dans ce roman, est intéressante : les réseaux sociaux. Plus on a d'amis et de points bleus, plus notre réputation augmente, ce qui aide énormément pour trouver du travail par exemple. Tout le monde est connecté vingt-quatre heures sur vingt-quatre, où il faut dire à chaque moment ce que l'on fait et comme l'on se sent, au risque d'inquiéter tous les amis et de voir arriver la CEDE dans le cas où le moral ne serait pas là... C'est poussé à l'extrême ici, pourtant on ressent une légère ressemblance avec notre réalité...
L'intrigue repose principalement sur ce mode de vie et sur ceux qui s'y opposent, ce qui offre à nouveau une façon de voir les choses, d'ouvrir les yeux, de creuser un peu derrière la douleur et la vie en société. Un thème finalement bien abordé qui pourrait permettre de relativiser.

L'histoire est divisée en trois parties. La première du point de vue de Silas avec son oblitération, la deuxième du point de vue d'un autre personnage et la troisième, à nouveau avec Sylas. Ces trois parties sont également une bonne idée, elles nous permettent de comprendre bien plus de choses et d'entrer au cœur du problème...
Les personnages sont très intéressants à suivre car ils sont tous différents, que ce soit par rapport au côté science-fiction (donc l'intégration de la CEDE) ou par rapport à leur façon de vivre et de voir les choses. Il y a un beau travail de développement sur chacun d'eux, qui nous pousse toujours à la réflexion et aux réactions. On voudrait que l'un soit plus comme cela, qu'un autre réagisse autrement... Suivant chaque situation et personnage, on est exposé à un débat intérieur entre ce qu'il serait le mieux à faire ou non par rapport à la douleur émotionnelle et ce qu'elle implique dans la vie de chacun.

J'ai adoré ce roman qui traite de la douleur, assez complexe par rapport aux répercussions qu'elle peut amener dans une vie, mais qui est amenée avec beaucoup de justesse et d'intelligence. On voit parfaitement où l'auteure veut en venir à mesure que l'on avance dans l'histoire. L'idée de l'oblitération est excellente et  bien exploitée pour captiver ainsi que faire passer le message.





Livre lu pour Au Boudoir Écarlate.









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