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5 janv. 2013

J'ai douze ans...

Inès de Kertanguy
J'ai douze ans...
 Hugo & Cie - 2011
158 pages
14€50


J'ai douze ans... est le récit de deux années de captivité, deux années d'enfer.
Non désiré, il est rejeté par sa mère qui l'a toujours frappé ; sa situation empire quand un homme s'installe chez eux et qu'un petit frère naît, l'enfant chéri. Le jour où il est enfermé dans un placard-poubelle situé tout en haut de la maison, c'est presque un soulagement. Il est seul, sale, mal nourri, mais au moins les coups cessent.
Le vasistas pour ciel, il rêve en regardant les nuages.


Mon avis :

On ne connait pas le nom de ce "petit" garçon. On sait juste qu'il vit enfermé depuis deux ans dans un petit placard de 6m², aménagé pour lui. Sa mère l'a toujours rejeté, elle a commencé quand il était dans son ventre et a continué par la suite en le frappant et en le dénigrant. Mais le jour où un homme entre dans leur vie, se met aussi à cogner et que ce petit garçon commence à rendre les coups, il est décidé qu'il passera son temps enfermé, parce qu'il devient trop dangereux. Ce qui arrange ce garçon, au moins il n'y a plus de coups. Les jours passent et il s'habitue à son nouveau chez lui, écoutant tout ce qu'il se passe au-dehors, troquant avec son demi-frère des petits plaisirs contre un travail d'école à sa place. Mais deux ans, c'est très long, on a le temps de cogiter dans ce tout petit endroit et les cris des enfants dehors, le ciel, le beau temps... tout est tellement attirant...

Ce doit être le troisième témoignage de captivité que je lis et je constate toujours le même schéma : l'enfant accepte d'abord son enfermement, convaincu que c'est entièrement de sa faute, puis il doute, se pose des questions mais ne peut pas s'empêcher de culpabiliser et d'aimer ses bourreaux... Ce que je n'arrive pas à comprendre. Je ne comprends pas déjà comment on peut en arriver là mais je comprends encore moins comment l'enfant peut encore se rabaisser autant. Enfin, je pense que c'est simplement du bourrage de cerveau, on peut faire croire n'importe quoi à un enfant en lui répétant toujours la même chose, qu'on ne l'aime pas par exemple... Ici, on a encore à faire à ce genre d'enfant. On suit avec lui toutes les étapes par lesquelles il est passé : la culpabilité donc le mérite d'avoir cette place dans la maison, les doutes (est-ce normal d'être enfermé si longtemps finalement ?), les joies que procure un tout petit rien, la dépression, la folie et enfin, l'espoir ! Car, oui, cet enfant est très courageux. Il ne pense pas directement au suicide, il espère toujours qu'on le libèrera même s'il ne voit pas son avenir proche. Mais on voit bien que ça l'atteint psychologiquement petit à petit...

Il y a autre chose que je ne comprends pas. [SPOILER !]À la fin, il a la possibilité de partir puisqu'il va sur le toit grâce au velux mais il reste seulement à contempler toutes les nuits ce qu'il passe au-dehors sans jamais oser partir. Pour l'amour envers sa mère..[FIN SPOILER]

C'est un roman bouleversant parce qu'il nous touche nous aussi psychologiquement... On suit sa captivité quasiment au quotidien, mais aussi ses souvenirs, bons ou mauvais de sa vie d'avant et on est pris dans cette spirale. Je ne pouvais pas lâcher le livre avant de savoir comme ça allait finir. Il fallait que je sache absolument s'il allait s'en sortir et comment. La fin est la partie la plus émouvante... Le seul livre jusqu'à aujourd'hui qui a réussi à me faire pleurer au moment de sa délivrance... De tristesse et de joie parce que toute la tension du début est retombée... Je ne pensais pas que ça m'attendrais à ce point-là... Inès de Kertanguy raconte l'enfance de beaucoup (trop) d'enfants dans cette situation et le pire c'est qu'on ne peut rien y faire parce qu'on ne s'en rend pas forcément compte...



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