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5 janv. 2013

Black music.

Arthur Dapieve
Black music
Asphalte - 2012
125 pages
14€40


En plein centre de Rio, Michael, jeune Noir américain passionné de jazz et de basket, se fait kidnapper par les membres d’un gang. Détenu dans l’univers angoissant d’une favela, sur fond de guerre de factions, la victime va se faire l’observateur de ce monde inconnu et se lier peu à peu à deux de ses ravisseurs : Musclor, le chef du gang, qui rêve de devenir un rapper célèbre, et Jo, sa petite amie accro au funk, qui dévoile le quotidien d’une jeune femme de seize ans dans la favela. La musique comme passion commune, ces trois personnages vont aller de fantasmes en résignations, de terreurs en rêves.


Mon avis :

Michael Philips, un jeune garçon noir américain de 13 ans, se fait kidnapper par un gang, des jeunes d'à peu près son âge. Tout ce qu'ils veulent, c'est une rançon que le père du garçon devra leur donner s'ils veulent le revoir vivant. Enfermé dans une petite pièce, attaché à une chaise avec un unique sceau pour faire ses besoins devant ces jeunes qui montent la garde, armés, Michael devra s'armer de patience et de courage pour faire face à ce qui lui arrive. Son innocence va le lier d'amitié avec Musclor, le chef du gang. Un lien très tendu puisque seule la musique le maintient. Mais aussi avec Jo, la petite amie de Musclor, qui lui apporte ses repas et le fait rêver à sa façon.. Des jeunes qui n'ont pas beaucoup d'avenir, n'ont rien à perdre et surtout, qui font tout pour survivre.

Ce roman soulève bien les problèmes de la société... Les membres du gang ne sont que des amateurs, tous âgés de moins de 18 ans, ce sont des dealers, des drogués, des voleurs... Des jeunes paumés, livrés à eux-mêmes, qui sont prêts à tout pour survivre entre les guerres des clans et la débauche.
L'histoire est d'abord racontée par Michael, victime d'un kidnapping en plein milieu d'une foule qui ne bronche pas... Il incarne l'innocence même, il n'a que 13 ans et ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive. Il garde espoir qu'on vienne le libérer malgré l'ignorance qu'il a vis à vis de l'extérieur. Puis, c'est au tour de Musclor de raconter sa vision des choses, sur cet enlèvement mais aussi sur sa passion, ses doutes, ses craintes, sa vie. Il s'exprime dans un rap, en toute logique puisque sa passion première est la musique. Enfin, on a le point de vue de Jo, la toute nouvelle petite amie de Musclor. Plutôt, l'une de ces petites amies... Mais elle s'en contente ; il ne la bat pas, contrairement à d'autres pour qui c'est devenu une habitude et la laisse vivre comme elle l'entend du moment qu'elle ne fricote avec personne d'autre... Sa façon de s'exprimer est bien différente de celle de Michael, ils ne sont pas du même milieu, n'ont pas vécu les mêmes galères et ça se ressent. Pour elle, la prostitution est une solution largement envisageable pour vivre même si ce n'est pas ce qu'elle fait. Son histoire est plus crue, plus tourner sur le sexe comme s'il n'y avait que ça qui comptait maintenant...

Le roman est court mais les mots sont directs et efficaces. L'auteur n'a pas tourné autour du pot pour décrire la misère dont ces jeunes des favélas sont victimes. J'ai eu beaucoup de mal à fermer ce livre une fois commencé parce qu'on suit vraiment la façon de vivre des trois personnages principaux et on se rend bien compte qu'ils n'ont pas de la haine que pour les gangs ou les policiers mais aussi contre eux-mêmes, à tel point qu'ils se permettent de sombrer dans la délinquance, que ce soit pour le sexe à tout va sans amour, la drogue ou encore les vols à répétition. Tous ces jeunes, qui sont armés jusqu'aux dents et qui ont arrêté l'école bien trop vite, qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour survivre. L'innocence de l'enfance est bien vite envolée, et Michael va en faire les frais aussi...

Plus on avance dans l'histoire, plus elle devient sombre... C'est facile de s'y accrocher mais difficile de rester indifférent face aux propos de l'auteur...




 « Des gars qui racontent de belles histoires, j'en connais aucun.
On soupire ensemble pour partager le mal en commun.
On avait un avenir, maintenant on n'a plus rien.
On avait de l'avenir, maintenant on n'est plus rien.
»

« Laisse tomber ! Anisio avec une arme ? Le pauvre avait vécu sans tache et il est mort sali. T'as sûrement déjà dû entendre un paquet d'histoire comme celle-là. Mais quand ça t'arrive à toi, tu comprends d'un coup ce que ça veut dire souffrir. »


 

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